Visite du navire PHM “Commandant Birot” lors de son escale à Luanda du 17 au 21 mai 2024

Vivre en Angola - 20 mai 2024

Le patrouilleur de Haute Mer/PHM"Commandant Birot" en escale à Luanda a ouvert ses portes ce samedi 18 mai à la communauté française. Une partie de l'équipe de VEA a pu découvrir l'histoire, les missions de ce navire et la vie du personnel à bord grâce à Mattéo, artilleur de 19 ans qui nous a parlé avec passion de son métier et de ce navire.

Roger Birot est un officier de Marine qui se distingue lors de la seconde guerre mondiale par son action dans la lutte anti-sous-marine puis lors de l'évacuation de Dunkerque. Il rejoint la Royal Navy puis les Forces Navales Françaises Libres.

Il commande la première corvette de la France Libre, puis la 1re division de corvettes et participe à la bataille de l'Atlantique en escortant les convois alliés. Il joue un rôle important pour rallier Saint-Pierre-et Miquelon à la France libre en décembre 1941 et dirige provisoirement le territoire.

Ayant repris le service à la mer dans l'Atlantique, il disparait avec la corvette Mimosa qu'il commande, torpillée par un sous-marin allemand en juin 1942. La tourelle du navire " Commandant Birot " a d'ailleurs été baptisée Mimosa à sa mémoire.

 

 

 

 

A l'origine, Le navire "Commandant Birot" est un aviso de type A69 mis en service le 14 mars 1984, avec comme mission principale, la lutte anti-sous-marine dans les eaux côtières. Il fait partie de la dizaine de navires hauturiers de la Marine Nationale disponibles à ce jour. Dépassant les 40 ans de service, ce qui est énorme d'après l'équipage du navire, ce vétéran devrait prendre une retraite bien méritée en 2025. Il sera remplacé par des patrouilleurs nouvelle génération. En attendant, il est en mission spéciale depuis le 9 mai 2023 dans notre région avec pour la première fois la mise en place intégrale de son système de mini drone aérien.

 

 

 

 

Le navire agit actuellement dans le cadre de la mission Corymbe. C'est un dispositif naval mis en place en 1990 par la Marine Nationale qui vise à assurer la présence permanente de bâtiments dans le Golfe de Guinée et sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest.

Il se déploie de la frontière Nord du Sénégal à la frontière Sud de l'Angola en passant notamment par les eaux de la Côte d'Ivoire, du Bénin, du Ghana, du Togo, du Nigeria, du Cameroun, du Gabon ou encore des îles de Sao Tomé-et-Principe.

Ce dispositif, conçu à l'origine pour préserver les intérêts économiques français dans cette zone (notamment ceux liés à l’exploitation pétrolière) assure aujourd'hui d'autres missions :

- Pré-positionnement pour des opérations d'évacuation de ressortissants français et européens résidant en Afrique de l'Ouest, si nécessaire.

- Soutien des forces françaises prépositionnées, par exemple des entraînements communs avec l'Armée de Terre et l'Armée de l'Air à Dakar.

- Lutte contre la piraterie, la traite des êtres humains, la pêche illégale, les pollutions et le trafic de drogue.

- Dans le cadre de la diplomatie navale française, renforcement des liens avec les nations bordant le Golfe de Guinée avec des rencontres officielles mais également des formations, des partages de connaissances et d'expériences avec les marins de différents pays concernés. Des manoeuvres avec des exercices de simulation sont également jouées.

96 personnes se relaient sur ce navire de seulement 80 m de long pour assurer les différents postes : du centre opérationnel, passerelle, tourelle.... A ce jour, l'équipage est exclusivement masculin mais bonne nouvelle, le premier officier féminin devrait être affecté l'année prochaine sur le patrouilleur de Haute Mer/PHM"Commandant Birot", c'est une grande fierté pour la gente féminine !

Ce lieu de travail mais également de vie est équipé de 2 grands dortoirs de 24 et 26 lits et de chambres étroites à partager pour les plus gradés. Il y a également une salle de vie commune, des toilettes et des douches communes, ne permettant pas de ce fait d'accueillir du personnel féminin à bord. Une cuisine restreinte mais efficace permet de confectionner l'ensemble des repas. Et de ce que l'on a pu rapidement apercevoir, d'appétissantes victuailles y sont produites sur place, nous avons pu apercevoir d'appétissantes salades !  Un poste médical étroit mais avec l'essentiel est également présent pour gérer toute urgence autre que chirurgicale (un médecin et un infirmier sont présents sur le navire). Une salle de sport est improvisée sur le pont avec quelques haltères et vélos.

Tout l'équipage a reçu la formation de pompier et est donc capable de faire face à toute urgence si nécessaire. Des exercices sont régulièrement pratiqués pour ne pas perdre la main.

En cas d'évacuation du bateau pour avarie massive, chaque personne a un rôle bien défini afin d'assurer la survie de l'équipage en mer, sur des canots de sauvetage, durant 7 jours  (eau, nourriture, communication.... mais aussi,  surprise, des jeux de société !).

L'équipe de VEA mais également les visiteurs interrogés ont trouvé cette visite très instructive, un grand merci à Mattéo, guide parfait !

Tous ont été marqués par l'exiguïté et l'ancienneté du navire construit pendant la guerre froide, cependant celui-ci est équipé avec du matériel très moderne : drone dernier cri, GPS, radars...

La coopération avec les différents pays du Golfe de Guinée a été retenue comme un point très positif par les visiteurs.

La rotation de ce lanceur est impressionante, 80° en une seconde ! Il suffit de trois secondes pour faire une peu plus d'un demi-tour. Il pèse plus de trois tonnes, mieux vaut ne pas être dans les parages !

Toute l'équipe a été très fière d'apprendre qu'à l'ère de l'intelligence artificielle, seule la Marine Française continue à enseigner la navigation avec les cartes, les marées, les étoiles ...et les outils élémentaires pour naviguer. Un grand bravo à elle de continuer à transmettre son savoir-faire !

 

 

 

 

 

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