Traditions

Le Carnaval

Sanbodrome  © Sandrine N'GuyenEn Angola, le carnaval (introduit par les portugais) est célébré depuis plus d’un siècle. On sait que depuis 1900, les Ndembu (Ambundo) se manifestaient par des danses et des masques, mais certaines sources affirment que le carnaval remonterait à des temps beaucoup plus anciens. Il s’agissait alors d’une fête populaire d’allégresse célébrée par les rois et chefs de circonscription après la période de la récolte.

Pendant et après la période coloniale, deux facteurs sont mis en évidence dans cette manifestation culturelle : la connotation politique et l’expression populaire.

Carnaval de LuandaAvant l’accession du pays à l’Indépendance, le carnaval de Luanda dénonçait des pratiques et attitudes liées au colonialisme. C’est la raison pour laquelle, il a été censuré en 1961. Après l’indépendance, le carnaval est à nouveau autorisé sur toute l’étendue du territoire. Il est célèbre dans des provinces du littoral notamment : Cabinda, Zaire (Soyo), Bengo (Ambriz), Kwanza-Sul (Porto Amboim), Benguela (Lobito), Namibe, Malanje, Kwanza-Norte (Dondo et Ambaca).

Chaque année au début du mois de février, des spectacles sont organisés à travers la ville de Luanda puis les groupes reconnus participent au couronnement du carnaval sur la Marginale en présence de nombreux invités et du Président de la République, installés sur la tribune d’honneur.

Source : Bem-vindo Luanda, 2007, de Mateus K. Kavula

La Capoeira

La capoeira est un art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les méthodes de combat et les danses des peuples africains du temps de l’esclavage au Brésil.
Elle se distingue des autres arts martiaux par son côté ludique et souvent acrobatique.
Il s’agit d’un jeu athlétique qui fait appel à la souplesse et à la maîtrise du corps ; la finalité n’est pas de gagner sur son adversaire mais de rivaliser d’adresse et d’élégance.
Les pieds sont très largement sollicités ainsi que les mains sur lesquelles on prend appui pour effectuer des coups de pieds acrobatiques.
Elle est accompagnée le plus souvent par des instruments, des chants et des frappements de mains.
Elle développe la force, l’agilité, la discipline et l’expression corporelle.

Le « pensador »

O PensadorLa sculpture dénommée “Le Penseur” est une des plus belles statues d’origine Tchokwé, constituant aujourd’hui une référence de la culture inhérente angolaise, vu qu’il s’agit du symbole de la culture nationale.

Elle représente la figure d’un ancêtre qui peut être une femme ou un homme. Conçue symétriquement, avec la face légèrement inclinée, elle exprime un subjectivisme intentionnel parce qu’en Angola les vieillards représentent la sagesse, l’expérience de longues années et la connaissance des secrets de la vie. 



On raconte que “Le Penseur” provient du nord-est de l'Angola, où il existe le panier de divination, le ngombo, et le divinateur y utilise de petites figurines sculptées en bois, lesquelles détermineront la chance du consultant. Curieusement, ce sont ces figurines qui sont venues inspirer la fameuse figure nationale du pensador.

Cette image est aujourd’hui une figure emblématique de l'Angola, qui apparaît dans le filigrane des billets de Kwanza, la monnaie nationale. Elle est considérée comme une œuvre d’art purement angolaise. A l’exemple de quelques figures emblématiques d’un peuple - comme par exemple “Zé Povinho” au Portugal, “John Bull” en Angleterre ou “Oncle Sam” aux Etats-Unis, le pensador est à l’origine une tradition inventée ou conventionnée.

Les premières figures de pensador ont été sculptées dans les ateliers du Musée de Dundo, à la fin des années 40. En 1947, sur initiative de la Diamang (alors compagnie des Diamants de Luanda) a été créé à Dundo un musée d’art traditionnel et de collections archéologiques et ethnographiques.

Des fonctionnaires de cette société, en majorité des belges et des portugais, ont contracté des artisans et les ont encouragés à sculpter le bois, ou à travailler l’argile, afin de faire des figures qui soient de style angolais mais, en même temps, que leurs formes s’approchent d’une esthétique que l’on jugeait être plus conforme à un style occidental.

Aujourd’hui, on peut acquérir les statues de pensador dans des galeries, magasins et foires d’artisanat, de différentes dimensions et différents matériaux, comme souvenir d’Angola.

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