Musée national de l’esclavage
23 mai 2015 | Vivre en Angola
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Morro da Cruz
KM 18 sur la route du sud
"Museu Nacional da Escravatura"
Le musée de l’esclavage est située sur la colline de la Croix (Morro da Cruz), à 7 km de Luanda sur la route Luanda-Barra do Kwanza. L’édifice a été construit au XVIIIème siècle. À l’époque, c’était la résidence d’un riche portugais qui s’appelait Alvaro Matoso de Carvalho, l’un des redoutables commerçants d’esclaves de l’Atlantique. Cet édifice, doté d’une chapelle et d’appartements spacieux est de style noble. Aux alentours, s’étend un vaste enclos où les esclaves attendaient l’embarquement outre-mer. Ils étaient baptisés avant d’être embarqués dans les bateaux négriers qui les emmenaient vers d’autres colonies. Alvaro mourut en 1798 et le trafic d’esclaves ne prit fin officiellement qu’en 1836. De ce fait, on trouve des hommes d’origine angolaise dans de nombreuses régions du monde. Le cas du Brésil est significatif. En effet, durant la période 1701 à 1810, 68 % des esclaves venaient d’Angola !
De 1817 à 1843, lors du trafic outre-mer, la majorité des esclaves venant d’Afrique était angolais. Au cours de la même période, selon le Foreign Office de Grande-Bretagne, sur 385 000 esclaves originaires d’Afrique centrale, des ports de Cabinda, du fleuve Congo, d’Ambriz, de Luanda et de Benguela, 240 000 ont été exportés des ports de la côte angolaise et 144 000 d’entre eux ont été embarqués depuis la Colline de la Croix (Morro da Cruz). Si on considère le trafic britannique, entre 1673 à 1689, on compte 12 % d’angolais et entre 1733 et 1807, 18,2 %. Concernant les États-Unis d’Amérique, entre 1710 et 1769, 15 % des esclaves entrés en Virginie et en Caroline du Sud sont angolais. En France, entre 1715 et 1774, 190 navires sur 910 enregistrés au port de Nantes viennent d’Angola.
Dans ce musée, unique en son genre, la visite commence par la chapelle de Nossa Senhora da Esperanza où étaient, malgré eux, baptisés les esclaves avant d’entreprendre la longue traversée. La seconde salle évoque le commerce entre Europe - Afrique - États-Unis (commerce triangulaire). La troisième salle présente l’esclavage domestique dans les sociétés africaines. Vous aurez la possibilité de voir des accessoires : les menottes, les chaînes, les fouets et autres articles de troc entre trafiquants et chefs traditionnels. La quatrième salle traite du néo-esclavagisme, c’est-à-dire des travaux forcés instaurés dans l’ensemble de la colonie de 1889 à 1961.
Le musée national de l’esclavage est un site historique retraçant un passé douloureux.
Aujourd'hui, c'est également devenu un des points de départs des barques pouvant vous amener à Mussolo.
Horaires d’ouverture (à titre indicatif) :
Dimanche : de 9h à 16h