Chronique Écrivain – Daniel RIBANT

Vanessa DUCASSE - 16 septembre 2021

Daniel Ribant est né en Belgique en 1953. Il a étudié l’économie et les sciences politiques à l’ICHEC de Bruxelles et à l’Institut
d’études politiques de Paris. Ancien banquier, il a occupé le poste de conseiller en diplomatie économique auprès de l’ambassade de Belgique à Luanda. Il est par ailleurs le président-fondateur de EFFA, ONG entièrement dédiée au développement de l’Angola.

Daniel RIBANT a accepté de répondre à quelques questions de VEA :

Bonjour Monsieur RIBANT,

Comment vous sentez-vous en cette période perturbée ?

Beaucoup mieux, mais pas pour les raisons que vous imaginez. En mars 2020, lors de la première vague de la pandémie, j’ai fait un AVC. C’était au retour d’un voyage en Angola. Heureusement, je n’en ai pas gardé de séquelles physiques, tout au plus une gêne dans l’expression. Finalement, la période de confinement et de restrictions a été une chance pour moi. D’ailleurs, des amis m’ont dit qu’on avait inventé le confinement rien que pour moi ! Cette boutade a du vrai, car ce long moment sans voyages ni contacts sociaux m’a permis de « récupérer ». Mais maintenant, l’Angola me manque et j’ai hâte d’y retourner.

Que représente pour vous l’écriture ?

Bien que je ne me considère pas comme un écrivain, par respect pour ceux qui le sont vraiment, je ressens l’écriture comme un besoin vital pour me situer et y trouver mes repères. C’est un moyen également d’interroger le monde et d’apporter, très modestement, des éléments d’explication. Mais pour d’autres, c’est un moyen de le sublimer ou de le dépasser.

Pourquoi avoir fait de l’Angola le sujet de vos livres ?

J’ai découvert l’Angola en 1996 et comme je l’indique dans l’introduction d’un de mes livres, nous ne sommes plus quittés. J’ai trouvé le pays fascinant et un magnifique terrain de recherches par rapport à des thématiques qui m’étaient propres. Notamment celles liées au Tiers Monde, terme en vogue à mon époque. De plus, la société angolaise recèle de nombreux codes et grilles de compréhension. Et pas seulement selon la couleur de la peau. Je ne suis d’ailleurs pas certain de les avoir tous découverts !

Pourquoi « L’Angola de A à Z » ?

À l’origine, c’était un document purement personnel, essayant de répondre à mes curiosités sur l’histoire et les traditions de l’Angola. J’ai beaucoup lu, des livres parfois très savants. Cela m’a fait découvrir un vécu très riche, à des années-lumière de l’image qu’on en a en Europe. Et de fil en aiguille, j’en ai fait un livre, enrichi de ma propre expérience. Je l’ai conçu sous forme d’abécédaire dans la mesure où cela me semblait bien adapté au sujet et d’une découverte aisée pour le lecteur.

Comment vivez-vous votre notoriété ?

Notoriété toute relative. L’Angola n’est pas un thème « porteur ». Ce n’était d’ailleurs pas le but. Mais quand j’apprends qu’on fait lire mon livre à des diplomates avant de rejoindre leur poste à Luanda ou qu’il est recommandé auprès d’Angolais nés et vivant à l’étranger, cela me donne de la satisfaction.

Vous êtes le fondateur d’EFFA (European Foundation For Angolan Promotion & Development), une Association qui développe des projets concrets pour soutenir le peuple angolais. Comment vous est venue l’idée de cette Association ?

Depuis 2002, je visite au moins deux fois par an l’Angola. On ne vient pas aussi souvent dans un pays sans être interpelé par les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles vit la majorité de la population. Je crois même que cette confrontation a eu plus d’impact que si j’avais été un expatrié, vivant dans le pays. On a tous tendance à s’habituer aux choses à partir du moment où elles font partie de votre quotidien. Ma « révolte » n’avait pas l’occasion de s’émousser, mais au contraire, elle trouvait dans chaque visite l’occasion de se renforcer. C’est de là que m’est venue l’idée de « faire quelque chose », d’autant que les ONG opérant en Angola n’étaient pas nombreuses.

Comment fonctionne l’Association en ces temps de pandémie ?

Nos projets, notamment la construction d’une école et d’un centre médical à Mbanza Mongo en collaboration avec l’association locale Andeleno a pu s’achever comme prévu, mais à un coût supérieur aux prévisions, car on ne pouvait plus acheter les matériaux à Luanda. Il fallait les acquérir dans la province de Uige et ils étaient plus chers. La pandémie a également une conséquence sur les finances d’EFFA, car nous sommes dépendants de dons privés et du mécénat d’entreprises. Or, celui-ci a été affecté par la crise. Quand vos affaires vont moins bien, le premier poste de dépenses à être touché, ce sont les œuvres caritatives. C’est normal.

Comment pouvons-nous vous aider ?

L’avantage d’une petite organisation comme EFFA réside dans le fait qu’il n’y a pas dépense de fonctionnement. Même quand je viens en Angola, les frais d’avion ne lui sont pas imputés. Autrement dit 1€ donné, c’est 1€ investi en Angola. Par ailleurs, les organisations que nous aidons, telles que CARITAS ANGOLA ou l’orphelinat de Kuzola, ont été sélectionnées avec soin. Nous incitons des sociétés locales à leur fournir les produits dont ils ont besoin. C’est du concret et cela fonctionne. Les sociétés intéressées peuvent nous contacter. Et bien sûr les dons en espèces sont toujours appréciés !

Contact : daniel.ribant@proximus.be

http://www.effaangola.org/

Références bancaires: EFFA compte BAI n° 51750090.10.01

IBAN AO06 004000005175009010177