Le paludisme

Vivre en Angola - 23 février 2024

Le paludisme est présent en Angola, voici quelques informations pour s’en protéger et mieux connaître cette maladie.

Le paludisme, appelé également malaria, est une maladie infectieuse potentiellement mortelle due à un parasite du genre Plasmodium. Cette maladie est propagée par la piqûre des anophèles  : une espèce qui pique habituellement la nuit, du crépuscule au lever du soleil et se reproduisent dans des nappes d’eau douce peu profondes et stagnantes comme les flaques d’eau et les rizières.
Il y a actuellement près d’une centaine de pays exposés au risque de transmission du paludisme et l'Angola fait partie des pays à risque élevé.

Cause

Le paludisme est causé par un parasite du genre Plasmodium. Cinq espèces différentes peuvent infecter l’être humain. La durée d'incubation, la potentielle gravité de la maladie seront variables selon le parasite incriminé :

  • P. falciparum: 8 à 12 jours d'incubation ( prévalent en Angola et mortel en l'absence de traitement)
  • P. malariae : 18 à 30 jours d'incubation ( peut entrainer des rechutes jusqu'à 20 ans après la primo infection )
  • P. ovale : 15 jours d'incubation ( peut entrainer des rechutes 4 à 5 ans après la primo infection )
  • P. vivax. : 7 à 13 jours d'incubation ( coexiste avec le falciparum )
  • P. knowlesi : parasite du singe qui peut également infecter l'homme. Présent uniquement en Asie

Transmission

La transmission du paludisme est plus ou moins intense selon l’espèce parasitaire, l’espèce du moustique vecteur, l’état d’immunité des personnes vis-à-vis de la maladie et les conditions climatiques et environnementales.

Pour la période allant de janvier à mai 2021, on constate :

  • une augmentation de 322.000 cas de paludisme et 5573 décès. Les provinces les plus touchées sont Luanda, Lunda Norte, Malanje, Huambo, Bié, Uige, Benguela, Huila.
  •  249 cas de dengue (zéro décès). Provinces les plus touchées : Namibe (160 cas), Luanda (43 cas), Cabinda (33 cas) et Uige (30 cas).
  • 532 cas de chikungunya ont été recensés à la mi-juin (provinces les plus atteintes : Namibe, Kwanza Sul, Huila, Cunene, Uige et Huambo).
  • des maladies diarrhéiques (non cholériformes à ce stade selon l'OMS) ont été aussi constatées

En Angola, le paludisme est un problème de santé publique et constitue la principale cause de décès, de consultations médicales et d'absentéisme au travail et à l'école. Il est l'une des principales causes de morbidité et de mortalité périnatales, d'avortements, de naissances avant terme et de faible poids à la naissance, d’anémie chez la femme enceinte et de mortalité maternelle.

Une campagne de prévention initiée par le gouvernement angolais en 2018 a permis de diminuer le nombre de décès dû au paludisme de 2018 à 2019 de 49% (selon les chiffres du ministère de la santé Angolais). La covid-19 a ralenti la livraison de médicaments et de tests rapides, les équipes affectées à la campagne contre le paludisme ont été dépéchées pour la covid-19 et malheureusement les chiffres sont  repartis à la hausse entre 2020 et 2021.

Nature de la maladie

Les premiers symptômes sont bénins et peu spécifiques : fièvre, maux de tête, frissons, douleurs et faiblesse musculaires, vomissements, diarrhées, toux et douleurs abdominales. Des cycles typiques alternant fièvre, tremblements avec sueurs froides et transpiration intense, peuvent alors survenir : c'est "l'accès palustre". La périodicité de ces cycles dépend de l'espèce de parasite en cause, et coïncide avec la multiplication des parasites.
En l’absence de traitements rapides, la maladie peut évoluer sur une défaillance polyviscérale ou sur une forme neurologique.

Conduite à tenir

Le paludisme peut être mortel. Il est donc primordial de consulter ou tout du moins de faire un test de paludisme précocement afin de démarrer le traitement le plus tôt possible.

Un premier test de paludisme pouvant s'avérer négatif, il est donc primordial de faire réitérer l'examen au maximum 24 h après le premier test effectué surtout si les symptômes persistent.

Diagnostic

La maladie peut être diagnostiquée de deux manières :
- recherche de la présence du parasite par simple examen microscopique réalisé sur un prélèvement sanguin ( frottis sanguin ou goutte épaisse ).
-un test de diagnostic rapide, qui permet la détection de molécules produites par le parasite dans le sang.

Prévention

La lutte anti-moustique est le principal moyen de prévenir et de réduire la transmission du paludisme.

  • Éviter les piqûres de moustiques : C’est la première ligne de défense contre le paludisme. Il existe plusieurs barrières à mettre en place pour éviter de se faire piquer:

- spray corporel anti-moustiques

-utilisation de vêtements couvrants, amples, légers, de couleur claire et éventuellement imprégnés de traitement textile insecticide

-pulvérisation d'insecticides à l'intérieur des maisons

-utilisation de moustiquaires qui peuvent être imprégnées

  • Traitement médical préventif (chimioprophylaxie) :
Les médicaments doivent être adaptés au risque réel de contracter la maladie dans les régions visitées et au groupe de résistance dans lequel le pays est classé.

Les médicaments proposés (atovaquone + proguanil (malarone™ ou malanil™) - doxycycline - mefloquine (lariam™)) sont soumis à prescription médicale : c’est le médecin en cabinet ou en Centre de Vaccinations Internationales qui évaluera la nécessité et délivrera l’ordonnance et les recommandations.

Pensez à consulter avant le départ un médecin ou un service médical spécialisé dans la médecine des voyages. Et pour ceux qui sont sur place, redoublez d'attention.

En Angola, Cacimbo ( de mai à août ) est la période durant laquelle il y a le plus de moustique donc soyez encore plus vigilant à cette période. Il est également constaté que les moustiques piquent surtout entre le coucher et le lever du soleil. La protection contre les moustiques doit donc être renforcée à ces périodes de la journée.

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